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Réforme de la loi sur l’extradition en Italie : Le principe de la double incrimination

La décision de la Cour suprême concernant le mandat d’arrêt européen (MAE)

En 2021, la Section VIa de la Cour suprême de cassation italienne a rendu une décision cruciale concernant le principe de la double incrimination dans le cadre du mandat d’arrêt européen (MAE) prévu par le décret législatif n° 69 de 2005.

Le principe de la double incrimination

Le principe de la double incrimination exige qu’une personne puisse être extradée uniquement si l’acte pour lequel elle est poursuivie constitue une infraction dans les deux États impliqués : celui demandant le MAE et celui où la personne se trouve. En d’autres termes, la même action doit être considérée comme une infraction dans les deux États.

L’affaire portée devant la Cour suprême

Dans l’affaire examinée par la Cour suprême, une personne a été arrêtée et fait l’objet d’un MAE pour des infractions liées à la contrebande. Cependant, l’infraction spécifique dont elle était accusée n’était pas considérée comme une infraction dans le droit italien.

Les griefs du requérant

Le requérant a soulevé deux griefs. Le premier repose sur la violation de l’article 7 du décret législatif n° 69 de 2005, soutenant qu’il manquait le critère de la double incrimination. La Cour d’appel avait identifié une correspondance entre l’infraction étrangère et les règles italiennes concernant la contrebande. Cependant, ces règles italiennes ne prévoyaient plus de peine d’emprisonnement, mais uniquement des sanctions pécuniaires.

La décision de la Cour suprême

La Cour suprême a accueilli le premier grief. Elle a établi que les actions ayant conduit au MAE n’étaient plus considérées comme une infraction dans le droit italien en raison d’un changement législatif ayant dépénalisé la contrebande de certains biens. Par conséquent, le critère de la double incrimination n’était pas rempli, rendant l’extradition illégitime.

Implications de la décision

Cette décision souligne l’importance du principe de la double incrimination dans le contexte du MAE. Elle indique que ce n’est pas suffisant qu’une action soit considérée comme une infraction dans les deux États; elle doit également entraîner une peine similaire. De plus, elle clarifie que les changements législatifs peuvent influencer la validité d’un MAE.

En conclusion, la décision de la Cour suprême dans cette affaire a souligné l’importance de la double incrimination dans le contexte du MAE et a conduit à l’annulation de la décision d’extradition, garantissant la libération de la personne concernée, à moins qu’il n’y ait d’autres motifs de détention.